Revenus propres comme épée de Damoclès pour les institutions culturelles à but non lucratif, suivis de l’étude de cas du Musée national de Valjevo

Résumé

Une pratique longue de plusieurs décennies exigeait que le fonctionnement des institutions culturelles à but non lucratif soit presque uniquement financé par leur fondateur, principalement les organes de l’état. Depuis la fin du siècle dernier, suite à des changements sociaux généraux, confrontés à l’augmentation des dépenses budgétaires, les fondateurs ont des difficultés à conserver le niveau habituel de budgets alloués pour la culture et recourent souvent à leur réduction, s’attendant à ce que les directions des institutions procurent elles-mêmes les moyens manquants. Cela soulève des inquiétudes quant au mode de gestion nouveau et inconnu, puis produit une pratique négative consistant à « punir » les institutions ayant réussi à se procurer des moyens supplémentaires, en réduisant leurs dotations, ce qui fait naître l’inquiétude supplémentaire, celle de risquer de ne pas parvenir à reproduire les réussites antérieures. Le bien fondé de telles inquiétudes est illustré par l’étude de cas du Musée national de Valjevo : le musée ayant réussi à augmenter le nombre de visiteurs et par conséquent le flux de ses propres revenus, c’est d’abord son fondateur, la ville de Valjevo qui le „punit“ en tant qu’une institution prospère en lui imposant une augmentation considérable d’obligations, mais sans lui allouer des dotations supplémentaires pour leur réalisation. Puis, lorsque le musée a en plus réussi à développer de nouvelles activités programmatiques d’utilité publique grâce à ses propres revenus supplémentaires, il a été confronté à une suite de crises plus ou moins grandes, causées par un facteur extérieur difficile à prévoir, contrôler et annuler.