Quelques remarques sur les oppositions culturelles dans la Chine contemporaine: Kunming et Pékin vingt ans plus tard

Résumé

Ce travail traite les oppositions culturelles observées dans différents segments de culture chinoise accessibles à l’auteure au cours de ses trois séjours en Chine dans l’espace de deux décennies. Le premier et le deuxième séjour, en 1986 et en 1989, se sont déroulés dans la période initiale de la mise en œuvre des réformes modernisatrices en Chine, lorsque leurs résultats avaient juste commencé à se faire sentir. Le troisième séjour, en 2009 s’est déroulé vers la fin de la troisième décennie des réformes, à l’époque d’un communisme de marché déjà développé.  

La principale thèse que l’auteure développe ici est que la plupart des phénomènes observés dans la Chine contemporaine urbaine peuvent se ranger dans des catégories opposées, à savoir : chinois-occidental et traditionnel-moderne. Les oppositions culturelles sont à noter dans l’offre touristique et l’attitude des visiteurs  chinois et étrangers, l’utilisation du chinois et de l’anglais dans la désignation des espaces publics, et la promotion de l’architecture traditionnelle et moderne. Elles sont à remarquer également dans la présentation des produits artisanaux et industriels, le mode de consommation des boissons chaudes, l’association de la nourriture chinoise et de la nourriture étrangère. Elles le sont aussi lors des représentations de l’Opéra de Pékin adaptées autant au Chinois contemporain qu’à l’étranger, et la pratique des exercices chinois traditionnels et des danses occidentales dans les parcs publics. La principale conclusion du travail est que le processus du rapprochement de la Chine avec les pays occidentaux se déroule d’une manière modérée et contrôlée. Dans ce processus de globalisation les oppositions culturelles coexistent et s’unissent, conférant de nouvelles caractéristiques à la culture chinoise.